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La Croix 20 avril 2007 : Jeudi Noir, si vous étiez président…

Jeudi Noir pour La Croix

« Si vous étiez président ! »

1/ Quelle est la première décision que vous attendez d’un président de la république ?

Un président de la République digne de ce nom, qui aurait pris conscience de l’ampleur de la crise du logement, se rendrait, symboliquement dans notre ministère de la Crise du logement. Face à la Bourse, à Paris, notre collectif de galériens du logement, Jeudi Noir, s’est associé au DAL et l’association Macaq pour faire de cette banque laissée vide depuis trois ans le QG des mal-logés. Dans ce lieu, mauvaise conscience en acte des spéculateurs et de l’Etat qui se refuse à réquisitionner les locaux vacants, le nouveau chef de l’Etat annoncerait une mesure d’urgence : le blocage des loyers. Aujourd’hui, les loyers sont faiblement régulés, puisqu’ils peuvent augmenter chaque année deux fois plus vite que l’inflation. Sans parler des baux à la relocation, au moment d’un changement de locataire, qui ne sont pas encadrés du tout, et prennent plus de 7 % par an ! Alors que, depuis dix ans, la bulle immobilière a favorisé les bailleurs au détriment des locataires, ce blocage, pendant quelques années, redonnerait un peu d’air aux ménages modestes. Et montrerait surtout que la politique peut encore encadrer le marché quand les prix deviennent fous.

Manuel Domergue (militant du collectif Jeudi Noir, 25 ans)

Fumigène avril 2007 : Jeudi Noir : le glossaire du ministère de la crise du logement

Le petit bréviaire de la grande crise du logement

APL : Les aides personnelles à la personne sont en vogue depuis les années 1970, au détriment des « aides à la pierre ». L’idée est de « solvabiliser » les ménages modestes, à grands coups de milliards (14 milliards cette année !). Le problème, c’est que les propriétaires anticipent et augmentent leurs loyers en proportion, si bien que 50 à 80 % des APL finissent dans la poche des propriétaires…

Borloo (Jean-Louis) : Le prestidigitateur du logement parvient à faire croire que le logement est une grande priorité du gouvernement. Pourtant, l’effort de la collectivité, en baisse, est passé en dessous de la barre des 2 % du PIB. Les aides à la pierre depuis 2002 ont chuté de 30 % et cette année le budget de Borloo est en baisse pure et simple.

Démolitions : L’Agence nationale de rénovation urbaine a prévu de démolir, d’ici à 2013, la bagatelle de 250 000 logements sociaux, au nom de la lutte contre « les ghettos », sans demander leur avis aux habitants. Accessoirement, c’est une aubaine pour les maires qui veulent réduire le nombre de pauvres sur leur territoire.

Expulsions locatives : Ca marche bien en ce moment : 100 000 jugements d’expulsions cette année, 10 000 expulsions avec le concours de la force publique : un record ! La trêve hivernale s’achevant ce mois-ci, on va recommencer à mettre des gens à la rue parce qu’ils ne peuvent plus payer leur loyer.

Fracture générationnelle : Les jeunes de moins de 25 ans dépensent en moyenne quatre fois plus d’argent que les vieux. Alors que les jeunes ont moins d’argent et vivent dans des logements plus petits. Bref, ce sont surtout les jeunes qui paient la bulle immobilière !

Investissement locatif : Pour doper la construction, la droite baisse les impôts des riches, en échange d’une mise en location de leurs logements, pour quelques années, à un prix (très) légèrement inférieur au prix du marché. De Robien avait même prévu des défiscalisations sans contrepartie sociale, qui coûtent 400 millions d’euros par an à l’Etat, et coûtent aussi cher par logement que la construction d’un logement social !

Super-prioritaire : La toute nouvelle loi pour le « droit au logement opposable » promet un logement pour tous les prioritaires (menacés d’expulsions, mal-logés, SDF…). En réalité, une commission de médiation peut trier, sans critère, les prioritaires urgents et les prioritaires « non-urgents » qui n’auront droit à rien. Les « super-prioritaires » pourront être dirigés vers un simple hébergement. Une belle arnaque…

UNPI : L’Union nationale de la propriété immobilière pense que les propriétaires, qui n’ont jamais été aussi riches que depuis la bulle immobilière, devraient l’être encore un peu plus. Par exemple en supprimant l’ISF, en prévoyant un « bail à l’essai » sur le modèle du CPE,

Vacance : Il y a officiellement plus de deux millions de logements vides (sans parler des bureaux) en France, alors que l’on compte dans le même temps 100 000 SDF et 1,4 millions de demandeurs de logements sociaux en rade. Face à cela, les pouvoirs publics refusent de réquisitionner ou de surtaxer les logements vides.

Jeudi Noir

Témoignage chrétien : Lobbying citoyen

http://www.temoignagechretien.fr/jo…

Lobbying citoyen

par Ivan du Roy

« Lobby », d’emblée, ce mot est suspect en France. Il signifie pressions exercées dans l’ombre au profit d’inavouables intérêts privés ou corporatistes. Ailleurs, faire du lobbying est tout à fait normal. Les « campagnes citoyennes », « interpellations des candidats » et autres « pactes » font pourtant bien partie d’une stratégie de lobbying. La grande différence est qu’elle ne s’exerce pas dans les couloirs d’une institution ou à l’occasion d’un discret dîner. Elle se fait au grand jour. Les lobbies associatifs cherchent à convaincre à la fois électeurs et élus du bien-fondé de leurs analyses et propositions. Celles-ci sont totalement transparentes. Chacun peut les lire, en débattre, y adhérer ou pas. Les lobbies privés cherchent à éviter les médias, les campagnes citoyennes multiplient happenings, manifs et conférences de presse pour les allécher. Cette dépendance envers la logique médiatique constitue leur grande faiblesse. Quel que soit le nombre de militants ou de pétitionnaires, sans médias, on n’existe pas. Expertiser, alerter et proposer ne suffit plus. Le recours à des actions spectaculaires et au soutien de célébrités est devenu incontournable pour attirer flashs, micros et projecteurs. Logement, écologie, fiscalité, économie sociale, migrants, solidarité internationale, paix au Proche-Orient… Les interpellations citoyennes n’ont jamais été aussi nombreuses et apporté tant de propositions concrètes sur autant de sujets. Cette hyperactivité répond-elle inconsciemment à la pauvreté du débat ? Peut-être. Mais qu’en reste-t-il à la veille du premier tour ? L’incertitude a noyé les questions de fond. Le syndrome de 2002 paralyse la réflexion. Les lobbies associatifs pâtissent du désarroi ambiant. Certains se préparent déjà pour le prochain épisode, les législatives. Ces mouvements agissent et s’expriment pour que soient véritablement pris en compte les enjeux cruciaux de demain. Les politiques ne pourront longtemps les négliger au risque d’aggraver, encore, les fractures de la société.

L’éternelle question des mal-logés

Le 12 avril, le ministère de la Crise du logement, un immeuble parisien situé en face de la Bourse occupé par Droit au logement et les collectifs Jeudi noir et Macaq, a accueilli la députée Annick Lepetit et le sénateur Thierry Repentin, représentants de Ségolène Royal sur la question. Pour un soir, à l’occasion d’un échange à bâtons rompus, deux mondes sont parvenus à communiquer. L’irruption du logement dans la campagne présidentielle était loin d’être acquise. Il a fallu, en décembre 2006, les images des dizaines de tentes installées à Paris et ailleurs par les Enfants de Don Quichotte pour que la question du mal-logement se pose aux médias… et aux candidats. « Quand le logement a été mis sur le devant de la scène, ce thème est passé de l’avant-dernière place dans le programme de Royal à la première, détrônant l’écologie ! », rapporte, d’un ton rieur, Alexandre Archenoult, porte-parole de Macaq. De la situation critique des SDF, le débat s’est étendu à la pénurie de logements, avant de s’estomper à quelques semaines du premier tour. Bilan nuancé L’heure est au bilan. Christophe Robert, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre, reconnaît que le vote de la loi, dite du droit opposable, est « une évolution indéniable ». « Mais tout reste à faire », s’empresse-t-il d’ajouter. On est loin du triomphalisme. Manuel Domergue, de l’association Jeudi noir, porte un regard critique sur la façon dont a été conduit le coup médiatique du canal Saint-Martin. « Leur initiative était bonne, mais ils ont arrêté trop vite. Quand on mène une action, on doit la pérenniser. Suspendre ses revendications sous prétexte qu’elles n’ont pas leur place dans une campagne présidentielle n’a pas de sens ! » Au-delà de ce constat, la question des stratégies des lobbies associatifs se pose au vu des résultats mitigés. Les uns préfèrent l’action coup-de-poing. Jeudi noir a adopté ce modus operandi. La jeune association est devenue célèbre pour ses « interventions festives » lors de visites impromptues d’appartements à louer ou mis en vente, dénonçant la cherté des loyers. « Nous avons été obligés de passer par des actes spontanés très médiatisés pour faire bouger les choses », explique le porte-parole de Macaq. Sensibiliser, toujours, avec le plus de bruit possible. Autre son de cloche à la Fondation Abbé-Pierre : « Ce n’est pas notre méthode, les coups médiatiques ne peuvent s’enraciner dans le long terme », précise Christophe Robert. Sans rejeter le happening comme moyen de communication, il insiste sur le travail au quotidien. « L’accompagnement des personnes en difficulté est indispensable, tout autant que la production de connaissance. Il faut se défaire d’une image “simplifiée” des choses qui verrait dans l’action des Enfants de Don Quichotte le seul modèle valable. » L’action coup-de-poing a ses revers : celle du canal Saint-Martin n’a pas débouché sur de véritables acquis. Alexandre Archenoult s’agace : « La procédure juridique sur laquelle repose le droit opposable au logement est longue et complexe. Comment voulez-vous qu’un SDF aille porter plainte ? » La situation du ministère de la Crise du logement s’enlise. « La situation n’est pas terrible. Aujourd’hui, nous sommes expulsables. Les négociations entre la mairie de Paris et la banque CIC pour le rachat de l’immeuble sont mal engagées. On espère tenir jusqu’à la fin des législatives… » Déséquilibre Peut-on parler de crise du lobby associatif ? « Non, déclare le délégué des études de la Fondation Abbé-Pierre, s’il y a des carences, elles sont du côté des politiques. » Manuel Domergue est plus réservé : « Il y a un déséquilibre défavorable entre les grands lobbies de type anglo-saxon et les associations françaises qui essaient de se faire entendre. Elles ont peu de personnel, peu d’accès au pouvoir et peu d’expertise. » Toutefois, la ténacité des associations a eu un impact sur les candidats. De l’avis général, ils semblent « mieux préparés ». « Il y a des avancées positives. Le nombre insuffisant de logements est pris en compte, et la volonté d’appliquer la loi SRU est partagée par la majorité des présidentiables, note Christophe Robert. Les associations devront maintenir une vigilance permanente pour que la question du logement ne disparaisse pas une fois la campagne présidentielle passée. »

* par Laurent Firdion

Migrants : politiques et médias font la sourde oreille

« La question de l’immigration est piégée », explique Assane Ba d’un air désolé. Ce chargé de mission sur les migrants et les migrations internationales du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) ne se fait guère d’illusions : « Il est très difficile dans ce pays de parler de façon posée et claire de l’immigration. Même au niveau de l’élite politique, les discours qu’on entend vont rarement au-delà de la discussion de café du Commerce. » Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade, abonde dans ce sens : « C’est un sujet irrationnel dans le débat public. Sur l’immigration, un responsable politique peut dire à peu près n’importe quoi, ça passe… » Les organisations comme la Cimade et le CCFD essaient bien sûr de faire valoir leurs idées et leur expertise auprès des pouvoirs publics. Les périodes électorales sont l’occasion pour elles de faire pression sur les appareils politiques et, si possible, de les forcer à se positionner et à s’engager. Cela n’a rien d’évident. Un exemple : fruit d’un travail interne d’une année à travers toute la France, les 75 propositions de la Cimade « pour une politique d’immigration lucide et réfléchie » ont été envoyées aux candidats. Dix jours avant le premier tour, seuls les Verts et le Parti communiste avaient répondu au-delà d’un simple accusé de réception… « On ne peut pas dire que les responsables politiques se soient bousculés pour répondre », constate avec philosophie Laurent Giovannoni, qui précise d’ailleurs que la Cimade, devant une telle indifférence, ne se sent pas obligée de dépenser une énergie folle pour obtenir des rendez-vous avec les candidats. « Je ne pense pas que les appareils politiques puissent évoluer tout seuls en la matière. Ils suivent ce qu’ils pensent être l’opinion. » Depuis au moins deux décennies que la question de l’immigration est au centre du débat politique, on serait en effet bien en peine de détecter de grands changements dans les discours de nos responsables. « C’est qu’on ne traite jamais vraiment de l’immigration en tant que telle, analyse Assane Ba. Dès qu’on parle d’immigration, en France, on noie le poisson en dérivant sur d’autres problèmes qui n’ont en fait rien à voir : l’insécurité, le chômage, les difficultés de l’Éducation nationale, la crise au Proche-Orient… » Indifférence Relais précieux pour les organisations de défense des migrants, les médias ne se donnent pas non plus toujours les moyens de traiter les informations disponibles sur le sujet. « à part deux ou trois exceptions, vous ne trouverez pas de vrais spécialistes permanents des questions de migrations dans les rédactions des grands médias, particulièrement la télévision. En revanche, pas de problème pour l’automobile ou le foot, continue le chargé de mission du CCFD. Du coup, lorsque Le Pen balance un chiffre délirant sur le nombre d’étrangers clandestins en France, celui ou celle qui l’interroge ne le corrige pas sur le champ… » On ne demande qu’à croire que l’ignorance est seule en cause… Les grandes campagnes des organismes comme le CCFD ou la Cimade ne trouvent que des échos ponctuels dans les médias les plus diffusés. Qui, hors des milieux militants, a entendu parler des analyses de la plate-forme État d’urgence planétaire sur la solidarité internationale ? Des fiches du CCFD sur l’accueil des étrangers ? De l’effarant rapport d’observation de la Cimade sur l’application de la circulaire du 13 juin 2006 relative à la régularisation des familles étrangères d’enfants scolarisés (1) ? C’est pourtant sur la prise de conscience du grand public que comptent avant tout ces organisations. De ce point de vue, l’espoir est peut-être permis. Les mobilisations autour des enfants scolarisés de parents sans-papiers animées par le Réseau éducation sans frontières (RESF) à travers toute la France ont changé la donne. A côté des militants chevronnés, ce sont aussi de simples parents d’élèves, des enseignants qui, du jour au lendemain, se sont lancés dans la bataille et sont devenus plus réceptifs aux analyses des organisations spécialisées. Et ces gens-là sont aussi des électeurs qui n’acceptent plus les discours simplistes ou lénifiants sur l’immigration.

* par Jérôme Anciberro

1. « De la loterie à la tromperie », disponible auprès de la Cimade, 176, rue de Grenelle, 75001 Paris (5 € + 2 € de frais de port).

Palestine : Les candidats presque à l’unisson

La Plate-forme des ONG françaises pour la Palestine mène campagne pour « une paix juste (…) par la reconnaissance d’un État palestinien dans le respect du droit international ». Elle a soumis un document d’une quinzaine de questions aux candidats. Tous ont répondu, sauf Arlette Laguiller. Ce qui est un bon signe en soi pour Bernard Ravenel, président de la Plate-forme, qui relève avec satisfaction que les candidats affirment l’importance de respecter les résolutions de l’Onu en matière de création d’un État palestinien à côté d’Israël, comme au sujet des réfugiés palestiniens. Il juge également positif que les candidats soient tous en faveur d’une conférence internationale sur le Proche-Orient et également pour l’envoi d’une force multinationale de protection sous mandat de l’Onu. « Nos déceptions concernent les moyens que les candidats veulent mettre en œuvre pour appliquer leurs objectifs », dit Ravenel. Seuls Besancenot, Bové et Buffet se prononcent pour une suspension de l’Accord d’association Israël-UE. Royal, elle, ne « s’opposerait évidemment pas à un consensus qui apparaîtrait dans ce sens » au sein des instances européennes, alors que Bayrou et Sarkozy sont contre. Au sujet de la reprise de l’aide européenne à l’Autorité palestinienne et de la restitution des taxes dues par Israël à l’Autorité palestinienne, il regrette que les candidats de droite ne rejoignent pas Royal, Besancenot, Bové, Voynet et Buffet, qui y sont favorables. Il n’empêche. Ces positions en faveur de la cause palestinienne auraient été inimaginables il y a encore dix ans. Les temps changent. « Aujourd’hui, dit Ravenel, la cause palestinienne en France est populaire. C’est particulièrement vrai en province. Des militants associatifs interpellent leurs parlementaires. » Un autre facteur positif est la présence de grandes ONG, comme le Secours catholique et le CCFD, au sein de la Plate-forme. Celles-ci sont capables de relayer les campagnes d’une façon plus importante que les associations spécialisées sur la Palestine.

* par Henrik Lindell

Site plateforme-palestine

Télé Bocal : La course en sac de couchage opposable devant l’Assemblée

Vidéo de Télé Bocal en ligne

Télé Bocal : les galériens du logement à l’assaut de l’Île de la Jatte

http://www.telebocal.org/bocal2/vid…

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