Loi Duflot sur le logement : il faut voir plus loin !

Pas encore cette fois-ci qu’on sabrera le mousseux…

La ministre s’attaque à la crise du logement avec la petite cuiller.
Le logement a besoin de plus qu’un ravalement de façade. Le gros œuvre, c’est pour quand?

Déjà votée au Sénat, la loi sur la cession des terrains de l’Etat et les obligations de production de logement social passe ce lundi à l’Assemblée. Si nous avons salué ses avancées, nous regrettons toujours ses insuffisances (lire : « Loi Duflot : Un petit pas pour la ministre du Logement, pas encore un bond de géant pour les mal-logés »). Il est clair que le gouvernement n’a pas pris la mesure de l’ampleur de la crise du logement. A nous de leur mettre les yeux en face des trous !

Si le but est bien de produire davantage et de mieux répartir les logements sociaux, on peut faire mieux, dès cette semaine. Jeudi Noir livre quatre recettes de derrière les fagots. Cette loi Duflot ne doit pas être une occasion manquée de faire avancer vraiment la cause du logement.

Voici quatre idées simples que défend Jeudi Noir dans le débat parlementaire en cours :

1) Construire des logements vraiment sociaux : les HLM pour riches, c’est de la triche !

Les « PLS », destinés aux classes moyennes supérieures avec des loyers élevés, ne sont pas de vrais logements sociaux. Il n’est pas normal que des communes rattrapent leur retard ainsi, car cela n’apporte aucune solution de logement aux classes populaires et aux classes moyennes. Le projet de loi présentée à l’Assemblée ne limite ces « PLS » que pour les communes ne disposant pas de Programme local de l’habitat (PLH), c’est-à-dire très peu de communes. De qui se moque-t-on ? Ces « PLS » doivent être réellement et strictement limités, dans toutes les communes concernées par la loi SRU.

2) Augmenter réellement les prélèvements sur les communes en manque de HLM : pour frapper les tire-au-flanc au porte monnaie…

Le gouvernement répète que les sanctions seront quintuplées pour les maires récalcitrants. Mais cela ne concerne que la pénalité des maires faisant l’objet d’un constat de carence, quand les préfets veulent bien les établir. En revanche, le prélèvement par HLM manquant, qui s’applique à toutes les communes en retard, reste au même niveau, ridiculement bas de 150 euros. Pendant que les communes avec beaucoup de HLM subissent des dépenses importantes, les communes égoïstes ne paient rien ou presque pour compenser leur manque de HLM. Ce prélèvement doit être au moins doublé.

3) Généraliser des quotas de HLM à davantage de villes : plus on est de fous, plus on rit !

La loi SRU concerne les communes de plus de 3500 habitants au sein d’une agglomération de plus de 50 000 habitants. Ce seuil doit être abaissé de 3500 à 1500 habitants (comme c’est le cas  en Île-de-France), car il s’agit bien là de communes urbaines, dont une partie des habitants ont besoin eux aussi de loyers accessibles. Les hasards des découpages administratifs ne doivent pas exonérer les petites communes urbaines de la solidarité nationale.

4) Mobiliser les logements privés : quand y en a plus y en a encore !

Les communes en retard sur la loi SRU prétendent qu’elles n’ont pas de terrain. Mais elles peuvent louer des logements privés, et les mettre à disposition de ménages modestes avec des loyers accessibles, en payant la différence. C’est ce qu’on appelle « l’intermédiation locative », et cette solution innovante permettrait à ces communes de reloger elles aussi les ménages jugés prioritaires au titre du DALO (droit au logement opposable). Sans cela, ces ménages précaires sont renvoyés soit à la rue soit dans les villes qui ont le plus de logements sociaux, où se concentrent les difficultés sociales.

En conclusion, la ministre est sur la bonne voie mais doit passer la seconde car à ce train là on sera encore à quai à la fin du quinquennat !

Il faudra aussi s’attaquer aux autres chantiers brûlants :

  • un vrai encadrement des loyers à la baisse, seul moyen d’enrayer l’accaparement du pouvoir d’achat des jeunes et des précaires par les rentiers
  • l’application de la loi de réquisition, pour loger dans l’urgence et dissuader la vacance
  • l’encadrement des agences immobilières

Bref, si le changement n’était pas juste un slogan de campagne, il y a du pain sur la planche…

/ jeudi-noir.org /

jn marg

Une réquisition pour faire monter la pression (Jeudi Noir – DAL)

Copyright Nicolas magic Tubert

Le jour même où le projet de loi sur le logement de Cécile Duflot commence son examen au Sénat, Jeudi Noir et Droit Au Logement dévoilent mardi 11 septembre une grande opération de réquisition, au coeur de Paris dans un lieu stratégique de 1500 m².

Alors que de plus en plus de précaires sont jetés à la rue par la crise sociale, alors que les prix du logement n’ont jamais été aussi indécents, alors que l’Etat ne joue toujours pas son rôle pour reloger les ménages éligibles au DALO (Droit au logement opposable) et ferme les portes de centres d’hébergement pendant l’été, des immeubles entiers en excellent état restent vides toute l’année. Certains comme le nôtre sont même éclairés et chauffés au coeur de l’été.

Jeudi Noir et Droit Au Logement prennent leur responsabilité, et relogent  à la place de l’Etat  des familles sans logement et des jeunes précaires. La crise du logement fait rage, le gouvernement doit agir fortement et rapidement, nous attendons de lui dans l’immédiat :

– Le respect du droit à l’hébergement inconditionnel de toute personne sans logis, et son maintien  jusqu’au relogement

Copyright Nicolas magic Tubert

–          Un renforcement de la loi Duflot sur le logement, pour que des logements vraiment sociaux (PLAI et PLUS) soient prioritaires dans le cadre de loi SRU et dans la destination des terrains cédés par l’Etat, et non les faux logements sociaux que sont les PLS et les logements en accession à la propriété.

–    –    Un plan d’urgence de mobilisation des logements et bureaux vides, publics et privés, qui passerait par une taxation vraiment dissuasive de la vacance (bureaux compris), des solutions d’intermédiation locative sociale pour les propriétaires et bien sûr également par des réquisitions des biens les plus scandaleusement vacants.

Cette réquisition sera également un test pour le nouveau pouvoir et la gauche : oseront-ils procéder à des expulsions de mal-logés qu’ils dénonçaient vigoureusement voici quelques mois quand elles étaient menées par la droite ?


Nous pensons notamment aux ministres:

  • Benoît Hamon (venu en soutien à Jeudi Noir rue de la Harpe et avenue Matignon) https://jeudi-noir.org/2011/01/09/hamon-et-huchon-a-matignon-pour-soutenir-jeudi-noir/ et http://www.lejdd.fr/Politique/Depeches/Huchon-et-Hamon-soutiennent-Jeudi-Noir-253489
  • Aurélie Filipetti (en soutien place des Vosges et  avenue Matignon) http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20110215.OBS8065/les-reactions-a-l-expulsion-de-jeudi-noir.html,
  • Thierry Repentin (en soutien place des Vosges et  avenue Matignon)
    (http://thierryrepentin.typepad.fr/blog/2011/01/jeudi-noir-interpelle-les-consciences.html),
  • Cécile Duflot, venue soutenir Jeudi-Noir place des Vosges (http://ile-de-france.regions-europe-ecologie.fr/5-la-campagne/107-en-visite-chez-jeudi-noir-cecile-duflot-met-le-logement-au-coeur-de-la-campagne/0ebe99a67f15ba14554e7251cbe368b5/)
  • et… sans oublier le président François Hollande, venu soutenir les mal-logés de la rue de la banque, en 2007 (http://www.wat.tv/video/hollande-parmi-mal-loges-rue-1dpyh_2exyh_.html)

Réponse mardi 11 septembre – rdv général devant le 24 rue Saint Marc (métro Bourse – 75002)


sec@droitaulogement.org

jn290159_10151180598565861_929591336_o

Loi Duflot : Un petit pas pour la ministre du Logement, pas encore un bond de géant pour les mal-logés

Bien mais pas top. Le projet de loi sur le logement social présenté par Cécile Duflot est une avancée dans le bon sens. Punir les maires récalcitrants au logement social, augmenter les objectifs, céder les terrains de l’Etat pour faire des HLM : après le décret d’encadrement des loyers, voici encore des victoires à ne pas bouder, après tant d’années d’immobilisme et d’attaques.

Mais, en l’état, ce projet de loi est clairement insuffisant. Pour commencer à résorber la crise du logement, nous demandons aux parlementaires de le renforcer sur plusieurs points déterminants :

– Limitation voire interdiction des faux logements sociaux dits “PLS”, pour que les logements construits soient réellement sociaux, et non pas destinés à des classes moyennes aisées. Et quota minimum de logements très sociaux dits “PLAI” à atteindre
– Quintuplement effectif des pénalités contre les maires en retard, sans les conditionner à un hypothétique arrêté de carence des préfets
– Application d’un quota de HLM de 10 % à toutes les communes de plus de 1500 habitants
– Obligation pour les communes en retard sur la loi SRU de capter des logements dans le parc privé pour reloger des DALO en intermédiation locative
– Quota de HLM obligatoire dans chaque programme immobilier dans les communes soumises à la loi SRU
– Et tant qu’on y est, amélioration du décret sur les loyers en obligeant les bailleurs à mentionner le montant du loyer précédent, pour faire réellement appliquer la limitation des hausses des baux à la relocation.

Au-delà de ces améliorations de la loi, tout dépendra aussi des financements débloqués par l’Etat, sous forme d’aides à la pierre suffisantes et de prêts à taux bonifiés grâce au doublement promis du livret A.

Sur ces sujets, la frilosité du gouvernement, qu’elle soit budgétaire ou face au lobbying des banques, nous incite à la plus grande vigilance. Quant à la baisse des loyers promise, on ne l’oublie pas, pas plus que la lutte contre les abus des bailleurs ou des agences immobilières.

Jeudi Noir ne désarme pas. Rendez-vous pour un rassemblement-action mardi 11 septembre à 12h30 devant le Sénat !

6 septembre 2012

agence2

Agences de listes : le P.A.P. qui valait 300 euros

Rdv samedi 1er septembre 2012 à 15 h au métro Voltaire, devant la mairie.


“A quand un Jeudi Noir des agences de listes ?” Cette question, le collectif Jeudi Noir la posait il y a cinq ans jour pour jour (”A quand un Jeudi Noir des agences de listes ?” Jeudi 30 août 2007)

agence2Hier, l’UFC-Que choisir, au terme d’une enquête approfondie et impitoyable, a révélé l’étendue de l’arnaque. D’après leur enquête, chaque année, dans toutes les grandes villes de France, de vraies-fausses agences immobilières font payer entre 150 et 400 euros à de jeunes précaires innocents pour consulter des annonces périmées, sans la moindre garantie de résultat, alors qu’on trouve les mêmes dans le P.A.P. (De particulier à particulier) pour 2,95.

Les contrôles de la Direction des fraudes (DGCCRF) n’y ont rien fait. Nous attendons de la part de la ministre du Logement Cécile Duflot et du ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon une action ferme et résolue contre ces requins de l’immobilier à la petite semaine.

Évitons aux jeunes de se faire bouffer le bras et la main qui tient le portefeuille, interdisons les agences de listes pour le plus grand bonheur des kiosques. Les agences de listes ne sont pas des agences immobilières : fermons-les !

L’arnaque des agences de liste est révélatrice des abus de l’ensemble de la profession immobilière (en 2007 une enquête de la DGCCRF révélait 77% d’infractions sur le millier d’agences contrôlées).  La loi Hoguet réglementant le secteur des services immobiliers date de 1970, elle doit être modernisée! Ces arnaques témoignent également de la pénurie criante de logements adaptés aux étudiants. Les loyers du parc privé des petites surfaces sont toujours aussi aberrants, et les places en cité U toujours aussi rares : 1 pour 13 étudiants en France !

Rendez-vous samedi 1er septembre 2012 à 15 h au métro Voltaire devant la mairie.

Confettis, mousseux, et Discoking seront de la partie. Si voulez retourner une agence façon équipe de handball après jeux olympiques, rejoignez-nous !
jeudi-noir.org

« Ainsi squattent-ils », notre histoire commune

Parce que nous nous connaissons, parce que vous nous avez fait l’honneur de nous apporter votre soutien lors de la réquisition de l’hôtel particulier de la Place des Vosges, plus intimement appelé « La Marquise », aujourd’hui nous faisons appel à vous pour faire vivre notre lutte jusque sur les grands écrans français et plus encore, en réalisant un don pour produire le documentaire « Ainsi squattent-ils ».

« La Marquise », une belle réquisition, haute en symbole et en émotions. Un lieu de lutte, pour dénoncer la flambée des prix de l’immobilier, les millions de m² de bâtiments vacants alors que nous ne pouvons pas nous loger. Un lieu de vie, nous y avons habité à 30 pendant près d’un an. Nous avons tenté durant l’année que nous y avons passé de faire de la Marquise « une maison »

Une maison ou l’on aime à se retrouver : une amap, un ciné-club, des concerts…

Une maison des luttes : nous avons voulu la Marquise comme un QG de la lutte contre la crise du logement, rencontres, débats, organisation de réunions, préparation des manifs.

Une maison pour nous qui ne savions pas où dormir.

Nous avons la présomption de penser que nous avons en grande partie réussi ce pari, « la Marquise » est et restera un des symboles de la lutte contre le mal logement.

Notre réquisition ne nous appartient pas entièrement, si nous avons tant pu faire entendre la voix des galériens du logement c’est aussi grâce à elle, grâce à « la Marquise », à sa beauté laissée à l’abandon pendant près de 40 ans, à sa situation, l’une des plus belle place de Paris pour écrin.

Notre réquisition ne nous appartient pas totalement car la force du symbole qu’elle représentait nous dépasse grandement. Les soutiens politiques, citoyens et populaires qui nous ont permis de la faire vivre sont une force incommensurable.

L’histoire de notre réquisition est indissociable de « la Marquise », ça a marché parce que c’était elle, parce que vous étiez là, parce que c’était nous… Il y avait une alchimie particulière qui nous a porté pour y faire ce que nous y avons fait.

C’est cette alchimie que Marie Maffre a su saisir par le prisme de sa caméra. Marie était là quand les lumières des projecteurs éclairaient « la Marquise » et ses habitants, mais elle n’était pas là parce que c’était l’heure des caméras, elle était là car un jour il y a plus de deux ans, elle a choisi de se lancer dans la réalisation d’un film sur Jeudi Noir.

Seule, sans producteurs, sans être sure de pouvoir faire son film, elle a fait le choix d’installer sa caméra au milieu des Jeudi Noir, de suivre Jeudi-Noir “de l’intérieur”, c’est à dire participer à toutes les réunions, toutes les actions, suivre les réquisitions, saisir les moments d’espoir et d’abattements… et les victoires. Les jours de fêtes comme les soirées de déprime Marie était à la Marquise avec nous. Elle a par sa présence humaine et sa disponibilité su gagner notre confiance de squatteur.

A la suite de la Marquise, Marie a continué à suivre l’aventure Jeudi Noir, à Matignon puis dans les tentatives de réquisition en 2012.

Le film de Marie Maffre donne à voir, l’aventure humaine qui sous-tend notre lutte : notre joie à lutter ensemble entre gens qui s’aiment, la précarité de nos situations, nos fragilités qui sont aussi nos forces, notre capacité à transcender nos angoisses…

Pour conclure, vous l’aurez compris, ce film est important pour nous, mais il est aussi porteur d’un fabuleux message d’espoir pour tous : « Lutter est à la portée de tous, ça peut être jouissif, joyeux et enthousiasmant ». Notre rêve le plus secret, nous vous le confions, permettre à ce film de voir le jour, pour qu’il allume des petites lumières de révolte et d’espoir dans le cœur de ceux qui le verront.

Ce film, a besoin de vous pour exister, il nous manque encore 1500€ pour terminer ce projet un peu fou.

Alors devenez tous co-prod d’Ainsi squattent-ils, parlez-en à vos amis, vendez des crêpes, chantez dans le métro avec un chapeau… Faites ce qu’il faut et vous plaira mais il faut qu’ensemble on y arrive : Ainsi squattent-ils doit voir le jour.

https://www.touscoprod.com/project/produce?id=232

On sait qu’on peut compter sur vous.

Go to Top