Communiqué: Suppression des APL rétroactives Encore 240 millions volés aux mal-logés

Mercredi 17 novembre 2010

Où s’arrêtera l’inhumanité de ce gouvernement ?

Alors que la crise sociale accentue la crise du logement, le gouvernement vient de faire confirmer au Sénat, ce mardi 16 novembre 2010 à 19h, la suppression de l’effet rétroactif des aides au logement APL (article 54 du PLFSS). Fillon IV reprend l’œuvre de démolition sociale là où Fillon III l’avait laissée.

Ce sont 240 millions d’euros qui seront ainsi économisés sur le dos des locataires les plus fragiles (moins de 1,2 SMIC environ) et les moins informés (ceux qui tardent à remplir leurs demandes d’APL). En première ligne une fois de plus : les jeunes bien sûr, et en particulier les étudiants, qui devraient constituer près de la moitié du public touché (voir la note du Sénat à ce sujet ici). Jusqu’à présent, ils avaient trois mois pour constituer leur dossier, faire valoir leurs droits et toucher l’intégralité de leurs aides (sauf sur le premier mois d’installation, dit « mois de carence »).

« Une mesure technique de bonne gestion », s’était justifiée sans rougir l’ex-secrétaire d’Etat à la Famille Nadine Morano. « Une harmonisation des procédures », avait minimisé Eric Woerth, dans son testament politique. L’homme des chèques du Trésor public envoyés à Liliane Bettencourt a même montré un brin de compassion, en reconnaissant qu’« il est toujours difficile, je le répète, d’accepter la remise en question d’une dépense ». Rappelons que ce sont 1 169 citoyens qui ont bénéficié du bouclier fiscal sur l’année 2009 et qui se sont vus rembourser au total 413 M d’€.

L’obscure sénatrice Sylvie Desmarescaux est allée plus loin dans le cynisme ce soir, en prétendant que chef-d’œuvre d’injustice sociale visait à « responsabiliser les familles fragiles et en difficulté ». Après la taxe sur les HLM de 340 millions, la baisse drastique des aides à la pierre, le désengagement total de l’ANRU, les ponctions sur le 1% Logement, et les expulsions à gogo de locataires insolvables ou de Roms indésirables, le gouvernement semble déterminé à remporter la guerre menée aux mal-logés.

A aucun moment le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu n’est intervenu dans ce dossier pourtant sensible. Était-il trop occupé… (suite…)

Soutien aux ex-habitants de la Marquise place des Vosges

Expulsion de la place des vosges – Appel à soutien pour faire face aux frais de justice

Les habitants ont été expulsés mais sont toujours sous le coup d’une condamnation à près de 100.000 euros d’indemnités d’occupation pour un préjudice discutable.

Aussi nous faisons appel à vos dons pour soutenir les habitants et contribuer au paiement des frais d’avocat nécessaires à ce combat : droit au logement contre droit à (ne rien faire de sa) propriété, ..

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Expulsion de la place des vosges – Rassemblement de soutien le 25 octobre à 18h – 11 bis rue de Birague

Expulsion de la place des vosges – Rassemblement de soutien
le 25 octobre à 18h – 11 bis rue de Birague

Communiqué de presse Jeudi-Noir
25 octobre 2010

« Jusqu’à présent c’était un rêve », expliquait samedi matin un récent habitant de « La Marquise » à une journaliste. Mais à 7 heures du matin, samedi 23 octobre, l’Etat a mobilisé les grands moyens pour y mettre un terme et exécuter le jugement sans pitié prononcé par la cour d’appel moins de 24 heures plus tôt. Béliers et gaz lacrymos étaient de rigueur pour enfoncer les portes de la place des Vosges, déloger ses habitants et s’assurer qu’un immeuble somptueux, vide depuis 1966, le reste encore quelques années de plus. « Le temps que les pigeons reprennent possession des salles aux poutres peintes et planchers Versailles » ironise Nicolas du collectif Jeudi-Noir.

Depuis près d’un an, le collectif Jeudi Noir s’était saisi de cet incroyable scandale immobilier en plein cœur de Paris, symbole de l’incurie des pouvoirs publics et du cynisme de quelques rentiers, pour loger 33 jeunes précaires et attirer l’attention de l’opinion sur le mal-logement. A l’endroit où est née la Marquise de Sévigné, c’est tout un quartier qui s’était réveillé, c’est un groupe militant qui avait animé quantité d’animation culturelles, de débats politiques et autres visites touristiques ou distributions de paniers de fruits et légumes AMAP, avec le soutien d’une improbable coalition allant de la mairie de Paris au conseil régional, du NPA au député UMP Etienne Pinte, en passant par le PG, Europe Ecologie, le Modem, le PS et tant d’autres militants de la Fondation Abbé Pierre, du DAL, de Sud ou d’ailleurs.

Jusqu’au gaz lacrymogène des policiers au matin du samedi 23 octobre s’inventait ici l’espoir d’une vie différente. Mais la rentière millionnaire a gagné : les étudiants et travailleurs pauvres qui avaient élu domicile dans ce bâtiment qu’elle avait abandonné sont à la rue. A la place, deux vigiles et deux chiens policiers tournent en rond dans le bâtiment vide. (suite…)

Les CRS remettent à la rue les squatteurs de la « Marquise »

Rue 89, le 23 octobre 2010

Sit-in des membres de Jeudi Noir, ce samedi devant la "Marquise" (Julien Martin/Rue89)« Y’a les CRS qui veulent un logement ! » L’humour n’efface pas la douleur, mais les squatteurs de l’hôtel particulier de la « Marquise », au cœur du Marais à Paris, n’en ont pas pour autant perdu l’usage, après que les CRS les ont expulsés ce samedi à l’aube.

A 7 heures, la trentaine d’occupants ont été remis à la rue par la force, sans même avoir le temps de réunir leurs affaires. Ne leur restait qu’à occuper la proche rue Saint-Antoine pour se faire entendre et attirer l’attention. Une ultime tentative de revenir dans les lieux n’y changera rien et se finira sous les gaz lacrymogènes. (Voir la vidéo)

Les membres du collectif des mal-logés Jeudi Noir avaient investi en octobre 2009 la bâtisse du XVIIe siècle, inoccupée depuis 1965. S’en est suivie une année rythmée par la bataille judiciaire qui les a opposés à la propriétaire, Béatrice Cottin, âgée de 88 ans. (suite…)

Sombre samedi pour Jeudi noir : les squatteurs de la place des Vosges ont été expulsés

Métro, le 23/10/2010

Au lendemain de leur condamnation en appel, la trentaine d’occupants d’un immeuble de la Place des Vosges ont été expulsés par la police.

Tôt dans la matinée de ce samedi 23 octobre, la police a procédé à l’expulsion des 32 squatteurs qui occupaient depuis près d’un an un somptueux hôtel particulier inhabité de la place des Vosges, dans le IVe arrondissement parisien.

Hier, la cour d’appel de Paris avait ordonné l’expulsion sans délai des membres du collectif Jeudi noir qui avaient envahi ces locaux de 1.500 mètres carrés en octobre 2009 et les avait condamnés à verser quelque 80.000 euros d’indemnités.

Selon Margaux Leduc, les forces de l’ordre se sont présentées sur les lieux vers 7h et ont défoncé la porte d’entrée de l’immeuble.

De son côté, un représentant de la préfecture de police a assuré « qu’il n’y a pas eu besoin de défoncer la porte », car « quelqu’un venait de sortir ».

L’opération qui a débuté vers 7h30 a duré près d’une heure a indiqué le porte-parole de la préfecture, expliquant que les occupants du squat ont été « rassemblés dans la cour du bâtiment », puis que les policiers leur ont laissé prendre leurs affaires, inventoriées par un huissier, et que certains ont aussitôt quitté les lieux.

Effectivement, les policiers « ne se sont pas mal tenus », a confirmé Mme Margaux ironique, tout en déplorant que l’avocat du collectif, Me Pascal Winter, ait été interdit d’accès au bâtiment. (suite…)

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