Jeudi-Noir

Le Parisien

Elysée (VIIIe), les trente jeunes précaires et militants du Collectif Jeudi noir devraient être délogés dans la journée.  La justice a ordonné mardi matin l’«expulsion immédiate et sans délai» de cet immeuble de bureaux vide, de huit étages et situé avenue Matignon. Cette ordonnance d’expulsion a été prise par le tribunal d’instance du VIIIe arrondissement de Paris.

«Axa a obtenu l’expulsion de jeunes précaires au coeur de l’hiver. Mais on ne se laissera pas faire, on prépare notre défense», a réagi Margaux Leduc, porte-parole de Jeudi Noir. Dans l’attente du jugement, les squatteurs avaient entrepris lundi soir de barricader les entrées de l’immeuble. «C’est une décision politique et pas judiciaire», a dénoncé l’avocat du Collectif, Me Pascal Winter, à la sortie de l’audience. Sur place, les squatteurs se disaient «abattus mais pas surpris».

Le tribunal a également ordonné une astreinte collective de 100 euros par jour à compter de mardi s’ils n’évacuaient pas les lieux. Pour que l’expulsion soit effective, il faut désormais qu’Axa demande le recours de la force publique, à moins que les squatteurs ne s’en aillent d’eux-mêmes.

Pour le collectif qui lutte contre la crise immobilière à coup de réquisitions sauvages, ce squat est un pied de nez au pouvoir et une manière d’interpeller les politiques. L’occupation vise à montrer du doigt les milliers de mètres carrés de bureaux laissés vacants dans une capitale où il est de plus en plus difficile de trouver un appartement.

France Soir

Les squatteurs du collectif Jeudi Noir ont entrepris mardi de résister aux forces de l’ordre et de freiner leur expulsion de l’immeuble squatté avenue Matignon à Paris.

« Pour l’instant, il y a sept cars de CRS avenue Gabriel (près de l’avenue Matignon). Et une compagnie de gendarmerie paraît-il, mais on ne l’a pas encore repérée ». La tension monte avenue Matignon, à entendre Simon Cottin-Marx, membre du collectif Jeudi Noir. La trentaine d’occupants du bâtiment de l’assureur Axa se met en état de siège, en prévision de leur expulsion décidée mardi matin par le tribunal de grande instance du VIIIe arrondissement.

« L’évacuation devrait se dérouler tôt le matin, pour éviter les médias. Elle sera probablement effectuée rapidement, avant les questions au gouvernement de demain (mercredi, NDLR) sans doute. En ce moment on est en train de barricader l’entrée de l’immeuble », explique Simon Cottin-Marx.

Les squatteurs comptent également sur des soutiens extérieurs. Une manifestation de soutien serait prévue à 18 heures mardi, personnalités politiques  de gauche en tête : Jean-Paul Huchon, président du Conseil général d’Ile-de-France, Benoît Hamon, porte-parole du PS et Olivier Besancenot, leader du NPA, pourraient être de la partie. Dans un communiqué, le PS a d’ailleurs condamné « la vacance de cet immeuble à des fins spéculatives alors que les besoins sont importants, notamment pour développer le logement social ».

Le tribunal d’instance du VIIIe arrondissement de Paris vient de décider mardi l’expulsion « immédiate et sans délai » des squatteurs de l’avenue Matignon. Axa, en procès contre le collectif, pourra récupérer son immeuble de bureaux de huit étages, squatté depuis fin décembre. Les membres de Jeudi Noir dénoncent une évacuation décidée « avant la fin de la trêve hivernale ». Le propriétaire, Axa, argue de son côté que le bâtiment ne répond pas « aux normes d’hygiène et de sécurité ».