COMMUNIQUÉ DE PRESSE de Bertrand Delanoë

Bertrand Delanoë, maire de Paris, tient à témoigner son soutien à l’action menée par Jeudi Noir, qui, en occupant un immeuble vide avenue Matignon, met en évidence le problème du mal logement et de la pénurie de logements en Île-de-France, qui touche particulièrement les jeunes et les étudiants.
Il regrette une décision de justice pouvant conduire à une expulsion immédiate, ainsi que l’absence d’accord qui aurait permis de mettre en place une convention d’occupation provisoire en attendant que soient réglées les difficultés techniques et juridiques empêchant la remise sur le marché de cet immeuble.
La Ville de Paris s’engage fortement dans le domaine du logement, avec, notamment, entre 2008 et 2014, un objectif de production de 40 000 logements sociaux dont 4 000 logements étudiants et 3 000 places en foyers pour jeunes travailleurs.
Enfin, le maire de Paris rappelle sa volonté de voir mises en œuvre des dispositions réglementaires et fiscales de nature à favoriser la transformation d’immeubles de bureaux obsolètes ou durablement vacants situés dans le cœur de la métropole parisienne en logements.

Axa ment et Jeudi Noir reste a Matignon pour dénoncer l’absence de politique à l’Elysée

AXA ment à la presse et à ses salariés pour justifier l’expulsion

Jeudi-Noir reste à Matignon pour dénoncer l’absence de politique du logement à l’Elysée


Mercredi 16 février midi, les habitants du 22 avenue Matignon sont toujours retranchés sur place, barricadés pour empêcher l’expulsion imminente. Ou au moins la rendre plus difficile que celle survenue à la fin du moins d’octobre 2010 quand ils ont été expulsés de la place des Vosges à 1 semaine de la trêve hivernale.

Pour faire passer la pilule d’une expulsion en plein hiver, l’Assureur AXA, propriétaire de l’immeuble vide, ment : à la presse et à ses salariés (voir courrier à la CGT ci-après). Non, Jeudi-Noir n’a pas refusé d’offre de relogement car AXA n’en a jamais faite  ! Il y a eu  une seule rencontre, au cours de laquelle AXA a évoqué des relogements, mais sans faire aucune proposition précise ni demander la situation des occupants. Soyons clairs : les habitants du 22 avenue Matignon sont demandeurs et éligibles aux logements sociaux. . Mais l’occupation est avant tout militante et vise davantage à dénoncer l’inaction des pouvoirs publics. Comme pour chaque occupation, nous nous engageons à partir dès qu’une affectation  sera trouvée au bâtiment. D’ici là, nous proposons qu’une convention de bail précaire permette une occupation paisible du bâtiment. Le bâtiment se prêterait parfaitement à un bail d’habitation temporaire puisqu’il a déjà été partiellement transformé en logement à la fin des années 1980.

De même, il n’y a pas eu de voie de fait pour l’ouverture du bâtiment, en cette vidéo prise en septembre 2010 par un co-propriétaire qui montre que le bâtiment était ouvert aux 4 vents : http://www.dailymotion.com/video/xh0mq7_porte-ouverte-chez-axa_news

Enfin, la raison de l’abandon de ce bâtiment est plus économique que juridique. Certes un litige oppose AXA à un des copropriétaires depuis 2002 mais rien n’empêche que le bâtiment soit occupé.

La seule vraie raison est à déceler dans le statut de la filiale : servant de support  à des contrats d’assurance, l’immeuble doit pouvoir être vendu immédiatement en cas de remboursement important, ce qui nécessite donc sa vacance prolongée. En clair, ce bâtiment sert de réserve d’argent frais, de grand lingot d’or. « Ou quand « la bonne gestion » et le AAA des assurances impliqu pénurie de logement et hausse des prix  à l’achat ou à la location ! » résume Christophe de Jeudi-Noir.

En attendant, le gouvernement s’enferme toujours dans ses projets d’accession à la propriété, qualifié dans le rapport sur le mal-logement de la fondation Abbé Pierre de « rêve qui piège » (http://www.fondation-abbe-pierre.fr/_pdf/rml_11_chap_2.pdf)

Le ministre Apparu nous avait aguiché avec ses promesses de plafonner les loyers des petites surfaces. « Je ne suis pas opposé à un plafonnement du mètre carré » disait-il en septembre 2010.

Depuis, rien.

« En matière de logement comme pour nombre d’autres sujets, la politique Sarkozy c’est le syndrome du caïman : grande gueule et petits bras. » explique Julien

Loyers prohibitifs, scandale des appartements vacants et des bureaux vides, dérives des programmes de rénovation urbaine, inadaptation et marchandisation du parc HLM, fracture immobilière générationnelle, mirage de l’accession à la propriété, résurgence des bidonvilles…

Même expulsé de l’avenue Matignon, Jeudi Noir continuera à se mobiliser pour dénoncer la contre politique du logement menée par le gouvernement.

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DirectMatin, Métro, Leparisien, l’Huma, Libé

Jeudi noir : l’expulsion imminente

Europe 1

La justice ordonne l’expulsion immédiate de l’immeuble de Matignon, occupé depuis décembre.

Une expulsion « immédiate et sans délai ». Le tribunal d’instance de Paris, saisi en référé par AXA Assurances, a ordonné mardi matin l’évacuation de l’immeuble du 22 avenue Matignon occupé depuis décembre par le collectif Jeudi noir. « Il suffit maintenant qu’Axa demande le recours de la force publique à la préfecture de police. Nous nous attendons à être expulsés prochainement, peut-être dans la journée », explique un porte-parole de Jeudi noir.

Les CRS « vont devoir casser les portes pour rentrer »

Mercredi matin, les squatteurs sont toujours sur le qui-vive, selon le correspondant d’Europe 1 sur place. Dans le hall de l’immeuble de l’avenue de Matignon, sont renversées tables et chaises, et toutes les issues sont bloquées. « On ne va pas sortir en sifflant, les mecs vont devoir casser les portes pour rentrer », affirme Damien, un jeune squatteur, au micro d’Europe 1.

Le collectif n’entend pas battre en retraite. Dénonçant une décision visant à expulser « des jeunes précaires au cœur de l’hiver », ce porte-parole a ajouté que les occupants comptaient rester sur place en dépit d’une astreinte de 100 euros par jour d’occupation illégale.

Elise Aubry, une squatteuse de 27 ans, avoue avoir « le cœur serré » : « il n’y a pas d’urgence à expulser, et il y a des gens qui sont là et qui n’ont pas de logement », poursuit-elle.

Les réactions se multiplient

Le collectif a reçu le soutien de la députée PS de la Moselle Aurélie Filippetti. L’élue a demandé à Brice Hortefeux de ne pas faire évacuer le bâtiment et dénoncé une décision qui serait « une provocation supplémentaire envers la jeunesse non héritière et mal logée de notre pays ».

Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France, et Emmanuelle Cosse, vice-présidente chargée du logement (Europe Ecologie-Les Verts) « demandent au gouvernement d’augmenter significativement la taxe sur les logements vacants (TLV) pour les communes de plus de 200.000 habitants et d’instaurer un droit d’expropriation des logements en état de vacance anormalement longue ».

« La jeunesse française est aujourd’hui condamnée à la débrouille, au canapé des copains, au squat ou à la rue, sans que quiconque ne sourcille dans l’équipe du président Sarkozy » a surenchéri Cécile Duflot, secrétaire nationale d’EELV.

Un bâtiment inoccupé depuis trois ans

Une trentaine de personnes occupaient depuis le mois de décembre le bâtiment de huit étages, vide depuis trois ans et situé à deux pas de l’Elysée. Par cette action symbolique, ils voulaient dénoncer la crise du logement.

L’assureur a évoqué des problèmes de sécurité pour réclamer leur départ, selon le porte-parole de Jeudi noir. Quant au recours de la force publique, il pourrait être demandé par Axa. Cela dépendra « du Collectif et de sa volonté de quitter volontairement » le bâtiment, précise le propriétaire.

La justice ordonne l’expulsion des squatteurs de l’avenue Matignon

Le point

Les militants du Collectif Jeudi noir, qui occupent depuis fin décembre un immeuble vide proche de l’Elysée, attendaient mardi une intervention policière, la justice ayant ordonné leur « expulsion immédiate et sans délai » du bâtiment appartenant à l’assureur Axa.

Le tribunal d’instance du VIIIe arrondissement de Paris, saisi en référé par Axa, a estimé mardi que l’occupation de l’immeuble de bureaux de l’avenue Matignon constituait un « trouble manifestement illicite ».

L’assureur peut désormais demander le recours à la force publique. Interrogé par l’AFP, un porte-parole a indiqué que le groupe était « dans la volonté d’obtenir l’évacuation de l’immeuble ».

Des membres du collectif ont assuré qu’ils ne quitteraient pas volontairement les lieux. « On ne se laissera pas faire, on prépare notre défense », a affirmé à la sortie du tribunal Margaux Leduc, porte-parole de Jeudi noir, indignée qu’Axa ait « obtenu l’expulsion de jeunes précaires au coeur de l’hiver ».

« Il y a possibilité de faire appel, mais ce sera trop tard », a précisé Mlle Leduc, craignant une intervention rapide des forces de l’ordre.

En octobre, le squat de la place des Vosges de Jeudi noir avait été évacué à l’aube, dès le lendemain d’une décision similaire.

Avenue Matignon, les squatteurs se disaient « pas surpris » par l’ordonnance. Lundi soir, ils ont entrepris de barricader les entrées de l’immeuble. « L’idée c’est de ne pas rendre cette expulsion facile », a expliqué Julien Bayou, autre porte-parole du Collectif.

Une trentaine de personnes sans logement -étudiants, chômeurs, jeunes travailleurs précaires- se sont installés dans ce bâtiment, au coeur de Paris.

Depuis le début de l’occupation, Axa explique que pour des raisons d’hygiène et de sécurité, il ne peut laisser des personnes habiter dans cet immeuble de bureaux qui « n’est pas conforme aux exigences requises pour des locaux à usage d’habitation ».

Le porte-parole a rappelé que « pour les personnes qui se retrouveraient sans logement », Axa a fait auprès de Jeudi noir « des propositions précises de relogement, dans de vrais locaux d’habitation ».

Jeudi noir veut faire de ce bâtiment un symbole du mal logement, pour « montrer que le gouvernement prend sur lui d’expulser des gens, alors qu’il y a une crise du logement », a expliqué Julien Bayou.

Pour Me Pascal Winter, avocat du collectif, la décision du tribunal « n’a rien à voir avec le droit. C’est une décision politique et non judiciaire », a-t-il dit.

Un rassemblement était prévu en fin de journée devant l’immeuble.

Mardi, Aurélie Filippetti, députée PS, a demandé dans un communiqué au ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux de ne pas faire pas procéder à cette expulsion, qui « serait une provocation supplémentaire envers la jeunesse non héritière et mal logée de notre pays ».

Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France a également jugé « aberrant d’expulser des jeunes précaires en plein coeur de l’hiver alors même que ce bâtiment est inoccupé depuis plusieurs années ».

« Le seul crime de ces jeunes précaires est de ne pas pouvoir suivre le train d’enfer de la spéculation immobilière parisienne », a renchéri le groupe PCF/Parti de Gauche du Conseil de Paris.

« La jeunesse française est aujourd’hui condamnée à la débrouille, au canapé des copains, au squat ou à la rue », a déploré Cécile Duflot (EELV), tandis que pour le NPA, Jeudi noir « pose de façon concrète le scandale des immeubles vacants ».

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