Jeudi Noir expulsé par Axa
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Expulsion de Jeudi Noir. Sans commentaire
"Sans Commentaire" expulsion jeudi noir – Florian Pourchi
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Jeudi Noir à Matignon : dépendaison de crémaillère chez AXA, 22 avenue Matignon, ce soir à 18 heures
Voilà, c’est fait, AXA, premier assureur européen, a fait défoncer ce matin par les forces de l’ordre les vitres du 22 avenue Matignon pour déloger d’urgence les mal-logés qui habitaient depuis deux mois dans son immeuble vide depuis quatre ans.
Jeudi Noir: Assaut du 22 avenue Matignon
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Avant d’expulser, la société a gentiment attendu la tenue hier de son assemblée générale annonçant un résultat de 4,3 milliards d’euros de bénéfices en 2010. Il ne fallait pas gâcher la fête !
Pour les banques, la crise est finie et les bonus sont de retour. Mais pour les mal-logés, la crise du logement est plus brutale que jamais.
Les loyers parisiens n’ont jamais été aussi élevés. Le ministre du logement n’a pas d’autre proposition à faire pour faire baisser le coût des petites surfaces… que de réduire la surface minimale louable en-deçà des 9m² !
4,3 milliards de bénéfices pour AXA, 3,6 millions de mal-logés selon le dernier rapport de la fondation Abbé Pierre. Le président qui s’est fait élire en promettant un toit pour tous, n’a eu de cesse depuis lors de faire grimper ces chiffres encore et encore.
Axa espère sauver sa communication en prétendant nous avoir proposé des relogements… Si seulement c’était vrai, ça n’exonérerait nullement la compagnie d’assurance de sa responsabilité dans la crise immobilière. Laisser volontairement des immeubles entiers vides en pleine zone de pénurie locative, c’est financièrement rentable, mais ça pénalise les citoyens qui ont besoin de se loger en ville. A ce titre, c’est un abus du droit de propriété.
Le collectif Jeudi Noir ne se bat pas pour résoudre tel ou tel cas individuel, mais pour proposer des solutions concrètes et efficaces au mal-logement. Selon deux architectes qui l’ont examiné, l’immeuble du 22 avenue Matignon peut tout à fait être transformé en logements. AXA se cache derrière un procédure l’opposant aux propriétaires de deux places de parking en sous-sol pour justifier son attentisme, mais depuis quatre ans aucune procédure ne l’empêchait de louer les huit étages. La vraie raison de sa vacance, c’est que cet immeuble est en réalité un placement financier pour garantir des contrats d’assurance, idéal car vendable à tout moment.
Pour saluer comme il se doit ses anciens voisins, le collectif Jeudi Noir vous donne rendez-vous ce soir à 18 heures pour une « dépendaison de crémaillère » devant le 22 avenue Matignon, à nouveau désespérément vide, et qui se trouve situé juste en face du siège social du groupe AXA.
« A l’heure de la réunion G20 finance à Paris, c’est l’occasion de faire péter le mousseux aux forces de l’ordre envoyées ce matin à 7h pour régler le problème du mal logement », s’exclame Elise, membre du collectif.
Le collectif Jeudi Noir quitte avec regret le quartier de la place Beauvau et de l’Elysée, mais s’apprête à ouvrir prochainement un nouvel immeuble à Paris. Avec 10% de vacance selon l’Insee, nous avons le choix !
Vous êtes tous invités à la Dépendaison de crémaillère chez AXA, 22 avenue Matignon, ce soir à 18 heures
Jeudi Noir
L’évacuation du squat de l’avenue Matignon ordonnée
Le Figaro
Chassés une fois encore. Après leur expulsion d’un hôtel particulier de la place des Vosges à Paris en octobre, c’est d’un autre immeuble à l’adresse prestigieuse avenue Matignon- que les membres du collectif Jeudi Noir devraient être bientôt expulsés. Le tribunal d’instance du VIIIe arrondissement de Paris a en effet ordonné mardi matin l’«expulsion immédiate et sans délai» de la trentaine d’occupants de l’immeuble appartenant à l’assureur Axa, installés sans autorisation depuis le 27 décembre.
La justice a été saisie en référé par Axa, propriétaire de l’immeuble de bureaux de huit étages inoccupé depuis plus de quatre ans et situé à deux pas de l’Elysée. La décision du tribunal, qui invoque un « trouble manifestement illicite», a provoqué la colère du Collectif, qui dénonce les difficultés d’accès au logement des jeunes, le niveau des loyers, les logements et bureaux vides, et la spéculation immobilière. «Axa a obtenu l’expulsion de jeunes précaires au cœur de l’hiver. Mais on ne se laissera pas faire, on prépare notre défense», a déclaré Margaux Leduc, porte-parole de Jeudi Noir.
«Un jugement politique»
«On commence à avoir l’habitude», a réagi de son côté Christophe, 27 ans, l’un des squatteurs, qui s’est dit «pas surpris» par l’ordonnance du tribunal d’instance. «C’est un jugement tellement politique», a-t-il estimé : «Le tribunal est allé au-delà des demandes d’Axa en prononçant des astreintes.»
Le tribunal a ordonné une astreinte collective de 100 euros par jour à compter de mardi si les occupants n’évacuaient pas les lieux. S’ils ne partent pas d’eux-mêmes, la société Axa a laissé entendre qu’elle demanderait l’intervention de la force publique à la préfecture de police. «Cela dépendra du Collectif et de sa volonté de quitter volontairement l’immeuble. Mais effectivement, nous sommes dans la volonté d’obtenir l’évacuation de l’immeuble», a indiqué un porte-parole du groupe. Les squatteurs se préparaient à une intervention prochaine, « peut-être dans la journée » ou mercredi matin. «Nous n’avons pas l’intention de rendre cette expulsion facile», ont prévenu les militants.
Dans l’attente du jugement, les squatteurs avaient entrepris dès lundi soir de barricader les entrées de l’immeuble, surveillées en permanence par des policiers. Le collectif appelle par ailleurs à un «rassemblement de soutien» mardi soir à partir de 18 heures devant le bâtiment. Pour son initiative avenue Matignon, le Collectif a reçu le soutien de personnalités politiques.
Soutien de la gauche
Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France, et Emmanuelle Cosse, vice-présidente chargée du logement (Europe Ecologie-Les Verts) ont estimé mardi qu’il était «aberrant d’expulser des jeunes précaires en plein coeur de l’hiver alors même que ce bâtiment est inoccupé depuis plusieurs années et que la crise du logement frappe particulièrement les étudiants et les jeunes».
Cécile Duflot, secrétaire nationale d’EELV, a reproché de son côté au gouvernement de ne plus «prendre de gants avec la jeunesse» alors qu’il «se garde bien de proposer les solutions pérennes en matière de logement».
«Nicolas Sarkozy reçoit les riches donateurs de l’UMP au Bristol et ce sont des mal logés de l’avenue Matignon qui règlent l’addition!», a déploré pour sa part la députée socialiste Aurélie Filippetti, demandant au ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux de ne pas faire procéder à l’expulsion.
Quant au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), il juge que «les raisons invoquées pour justifier l’expulsion ne sont que des prétextes pour traquer un collectif qui pose de façon concrète le scandale des immeubles vacants alors que le mal logement ou l’absence de logement est toujours une cruelle réalité».
[LES REACTIONS] à l’expulsion de Jeudi Noir
Nouvel Obs
« Nicolas Sarkozy reçoit les riches donateurs de l’UMP au Bristol et ce sont des mal logés de l’avenue Matignon qui règlent l’addition! », a notamment déclaré la députée socialiste Aurélie Filippetti.
L’opposition a vivement réagi après que la justice a ordonné, mardi 15 février dans la matinée, l' »expulsion immédiate et sans délai » de l’immeuble vide avenue Matignon appartenant à l’assureur Axa et squatté depuis la fin décembre par un collectif « Jeudi Noir« . Voici les premières réactions politiques :
– Aurélie Filippetti, députée PS : « Nicolas Sarkozy reçoit les riches donateurs de l’UMP au Bristol et ce sont des mal logés de l’avenue Matignon qui règlent l’addition! Je demande au ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux de ne pas faire procéder, comme l’a ordonné la justice » mardi matin, « à l’expulsion des militants du collectif Jeudi noir de l’immeuble qu’ils occupent depuis le mois de décembre. Cette expulsion serait une provocation supplémentaire envers la jeunesse non héritière et mal logée de notre pays ». (Communiqué)
– Les Jeunes Socialistes : « Cette nouvelle condamnation (…) n’est qu’un révélateur de l’inaction du pouvoir en place face à un problème qui gangrène la France. Alors qu’il manque 2,5 millions de logements en France, le gouvernement refuse toujours de mettre en application la loi de réquisition des logements vides et d’engager un vaste plan de construction de logements. Le Mouvement des Jeunes Socialistes demande la mise en place de l’encadrement des loyers, la multiplication par quatre des amendes pour les communes ne respectant pas les 20% de logements sociaux et la réquisition par les préfets ou les tribunaux des logements inoccupés » (communiqué).
– Groupe PCF/parti de Gauche du Conseil de Paris : « En plein hiver, à deux pas de l’Elysée, le seul crime de ces jeunes précaires est de ne pas pouvoir suivre le train d’enfer de la spéculation immobilière parisienne. Quelques semaines après la publication du rapport de la Fondation Abbé-Pierre qui souligne une crise du logement jamais égalée, cette décision s’apparente à une provocation. Les élus du Groupe communiste et élus du parti de gauche apportent tout leur soutien au collectif Jeudi Noir » (communiqué).