EXPULSION DE SQUAT EN COURS au 1 place Rio de Janeiro 75008

9h le 8 mars 2011

L’immeuble du 1 place Rio de Janeiro, 2500m² haussmanniens, face au Parc Monceau, propriété d’une compagnie d’assurances égyptienne liée au régime de Moubarak, était occupé depuis deux semaines par des jeunes précaires, artistes, mal logés, anciens du squat Jeudi Noir de l’avenue Matignon.

La préfecture est passée hier et savait pertinemment que l’immeuble était occupé depuis plusieurs jours, mais a décidé d’expulser illégalement, en pleine trêve hivernale. 30 personnes sont à la rue, sans décision de justice, sans enquête sociale, sans solution de relogement.
Le bâtiment avait déjà été occupé pendant 2 ans de 2007 à 2009. Il était vide depuis 10 ans et l’est resté depuis.
« Cette triste histoire montre une nouvelle fois que les forces de l’ordre n’hésitent pas à enfreindre la loi quand il s’agit de défendre le droit de propriété, même quand les propriétaires laissent leurs immeubles à l’abandon pendant des années. L’attentisme du gouvernement en matière de logement est total, mais quand les mal-logés trouvent des solutions, la seule réponse est l’expulsion sans relogement. » déplore Julien du collectif Jeudi Noir.

Manifestation contre les expulsions

RDV Samedi 12 Mars, 14h30, Place de la république
Pour l’arrêt des expulsions
La production massive de logement sociaux
Contre le logement cher

Cette année encore, le 15 mars sonne la fin de la trêve hivernale, la reprise des expulsions sans relogement, l’angoisse pour des dizaines de milliers de familles et de personnes d’être jetées dans la rue par la force et de sombrer dans l’exclusion… Chaque année, le gouvernement accélère un peu plus les procédures pour soutenir les bailleurs, chaque année, les expulsions sont toujours plus nombreuses : elles sont en hausse de 50% depuis 2002…

Les locataires et les accédant-e-s modestes sont accablé-e-s par la flambée des loyers, des charges, de l’énergie, de l’immobilier et du foncier, qui n’ont jamais été aussi chers dans notre pays. C’est un véritable racket : de plus en plus de jeunes, de salarié-e-s, de précaires, de mères isolées… doivent y consacrer plus de la moitié de leur salaire. Or la hausse des prix de l’énergie, de la santé ou des produits frais, conjugués à la montée du chômage, à la précarisation de l’emploi, à la faiblesse des revenus (allocations, salaires, retraites…) et au renforcement des inégalités, frappent déjà durement les couches populaires.

Du fait du désengagement financier de l’Etat, la production de logements sociaux reste à un niveau très faible, sans compter les démolitions et ventes imposées par le gouvernement. Par contre, il dépense 10 fois plus pour aider les riches contribuables à acquérir des logements et à les louer au prix fort. La marchandisation des logements sociaux est en cours. Les statuts locatifs sont attaqués et rognés sans cesse, avec la multiplication des statuts précaires. Celui des locataires HLM est désormais menacé.

Le gouvernement soutient la rente locative, les profits tirés de la spéculation immobilière et foncière au détriment du droit au logement. La loi Boutin a divisé par trois les délais d’expulsion. Les bailleurs, relayés par le rapport Attali, réclament un « assouplissement » des expulsions, c’est-à-dire une « accélération ».

La loi Hortefeux, (LOPPSI2) permet au Préfet d’expulser en 48h les occupant-e-s d’habitat « hors norme » (yourtes, cabanes, tentes, bidonvilles, caravanes, maisons sans permis, mobil home…), sans l’avis du juge, et de détruire leurs habitations. Environ 200 000 personnes sont concernées. Même les ménages reconnus prioritaires par loi DALO (Droit Au Logement Opposable) sont mis à la rue, alors que les Préfets doivent les loger.

L’INSEE le confirme, la crise du logement s’aggrave, faute de volonté réelle de faire une politique du logement pour tous. Un nombre croissant de locataires, d’occupant-e-s à statut précaires et d’accédant-e-s surendetté-e-s sont menacé-e-s, d’expulsion sans relogement, à partir du 15 mars, et le plus souvent sans hébergement, car les structures d’accueil sont saturées…

Dans ce contexte, nous exigeons :
- Un moratoire sur les expulsions locatives ;
- La baisse et la régulation des loyers dans le parc privé, des charges et de l’énergie ;
- Le gel des loyers HLM et un soutien financier de l’Etat aux bailleurs sociaux ;
- La revalorisation des aides au logement (APL, AL) ;
- La taxation de la spéculation immobilière et foncière, pour rendre le logement accessible
- Des financements pour produire massivement des logements sociaux (PLUS, PLAI) et la mise aux normes de qualité environnementales et énergétiques, le maintien de la ressource du livret A et la suppression de toutes les mesures de défiscalisation dans l’immobilier
- L’obligation d’accueil digne et adapté de toute personne sans logis jusqu’à son relogement
- Le respect de la loi DALO et l’application immédiate de la loi de réquisition
- L’abrogation de toutes les mesures de marchandisation du logement social (CUS, ventes, démolition, privatisation des bailleurs sociaux…) et de toutes celles qui précarisent les habitant-e-s (loi Boutin, loi LOPPSI2, loi de finances 2011 …)

Signataires : CNL, CSF, DAL, AC !, ACDL, ADVOCACY, AITEC, APEIS, Attac France, Bagagérue, CAL, CdSl, CGT, COPAF, FSU, HALEM, Jeudi Noir, JOC, LDH, Les Enfants de Don Quichotte, MNCP, SNES, SNUP CDC, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, Union Syndicale Solidaires …

Avec le soutien de : AL, ANECR, Les Alternatifs, EELV, NPA, PCF, PG, PS, USD…

Logement la justice condamne huit étudiants à payer 80.666,52 €

Jeudi-Noir: la justice
consacre le droit de ne rien
faire de sa propriété


La justice condamne les huit étudiants qui ont occupé pendant un an le 69 rue de sèvres à Paris, à payer 80.666,52 € à la propriétaire millionnaire de l’immeuble.

Le droit au logement a valeur constitutionnelle, mais la justice semble l’oublier. Vous pouvez laisser votre immeuble à l’abandon, se dégrader pendant dix ans en plein coeur de Paris. Si des mal-logés l’occupent, vous pourrez les faire condamner à vous verser 80 666,52 euros ! Peu importe qu’ils soient étudiants, sans soutien de leurs parents : la dette qui pèse sur eux est imprescriptible et vous pourrez saisir leurs comptes en banque aussi longtemps qu’il vous plaira.

A l’heure où les loyers des petites surfaces n’ont jamais été aussi élevés, le Tribunal de Grande Instance de Paris consacre le droit de ne rien faire de sa propriété.
Comme si les propriétaires des 10 % de logements vides de la capitale (chiffres INSEE) n’étaient pour rien dans la crise du logement. Comme si un propriétaire qui laisse un immeuble entier vide pendant dix ans, sans entamer aucune procédure pour louer ou vendre, pouvait prétendre à un quelconque préjudice quand des mal-logés l’occupent !
Le tribunal a débouté la propriétaire de ses demandes de dommages et intérêts pour dégradations : les jeunes du collectifs Jeudi Noir sont bel et bien condamnés uniquement pour avoir occupé un bien abandonné.
« Nous galérons pour survivre pendant nos études.
Nous avons de faibles bourses. Nous faisons des économies sur la nourriture, le chauffage, les sorties, mais le peu d’argent qui reste sur notre compte en banque, c’est une propriétaire millionnaire qui habite à Paris mais domiciliée fiscale en Belgique qui nous le saisit ! » s’indigne Jonathan.
« Tant que nous n’aurons pas remboursé les 80 666,52 €, la propriétaire peut saisir os comptes à tout moment, pendant vingt ou trente ans s’il le faut. Déjà que ce n’est pas facile de trouver un travail, si j’en trouve un elle pourra saisir mon salaire ! » explique Elise.
Aujourd’hui, près de deux ans après l’expulsion, la propriétaire n’a toujours formulé aucun projet de location, de travaux ou de vente. En face du Bon Marché, l’immeuble du 69 rue de Sèvres est toujours vide !!

Pour soutenir les habiatnts condamnés dans leurs démarches juridiques, vous pouvez faire un don ici !

Jeudi Noir remonte au front

Nouvelle action-surprise de Jeudi Noir :

Rdv lundi 21 février à 12 h 30

Place de la Madeleine

(devant Fauchon)

A peine remis de son expulsion sans ménagement ni relogement du 22 avenue Matignon, survenue vendredi 18 février à l’aube, le collectif Jeudi Noir repart à l’action.

Tout juste sorti du commissariat, c’est à un nouveau lieu de pouvoir extrêmement symbolique, encore plus beau, encore plus grand, encore plus cher, que s’attaque le collectif des galériens du logement.

Jeudi Noir, dans une alliance inédite avec de nouveaux partenaires, vise – toujours pacifiquement et dans la bonne humeur – un nouveau scandale immobilier de grande envergure.

Vous avez aimé la place des Vosges, vous avez aimé l’avenue Matignon, vous adorerez notre nouvelle cible mystère !

Rdv lundi 21 février à 12 h 30

Place de la Madeleine

(devant Fauchon)

Contacts : – contact@jeudi-noir.org https://jeudi-noir.org

Jeudi noir: « Nous avons gagné notre combat »

L’express
Les membres de Jeudi noir ont été expulsés ce vendredi. Axa regrette l’intervention des policiers. Et le collectif promet de continuer son combat contre le mal-logement.

Le collectif Jeudi noir ne squatte plus l’immeuble de la compagnie d’assurance Axa, situé avenue Matignon. Son expulsion du batiment, occupé depuis fin décembre, prévue depuis la décision du tribunal d’instance du VIIIe arrondissement rendue le 15 février, s’est déroulée ce vendredi vers 7h du matin.
« Axa regrette que l’on en soit arrivé là. Il aurait été préférable que le collectif quitte l’immeuble volontairement », a déclaré le porte-parole de la compagnie d’assurance. « Les membres de Jeudi noir ne pouvaient rester dans ce local inadapté à l’habitation privée puisqu’il est destiné à un usage commercial. Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvions laisser ces personnes dans ce bâtiment, vacant depuis 2006 en raison d’un conflit juridique opposant les copropriétaires quant à la gestion des parties communes. Et qui n’avait pas été contrôlé ni remis aux normes depuis lors. »
Axa et le collectif s’étaient rencontrés le 24 janvier. La compagnie avait proposé de reloger les membres de Jeudi noir en transmettant leur dossier à de nombreux acteurs du logement social, dont Logement français. A ce jour, les squatteurs n’ont pas donné suite à cette proposition qui « reste d’actualité », assure Axa.
« Nous ne sommes pas 25 mais des millions de mal-logés en France »
« Si une personne souhaite transmettre son dossier à Axa, elle peut le faire », répond Maxim H, membre de Jeudi noir. « Mais notre combat n’est pas individuel. Il ne s’agit pas de nous préoccuper de notre situation personnelle. Nous ne sommes pas que 25 mal-logés mais des millions en France! Nous n’accepterons pas la proposition d’Axa, l’important pour nous étant de continuer notre action pour inciter les politiques à agir en faveur du mal-logement et de la précarité. A ce titre, notre expulsion de ce matin est une victoire car elle a permis de faire connaître cette réalité. Nous la célébrerons ce vendredi soir à 18h devant le squat. »
« Notre combat contre le mal-logement est d’autant plus nécessaire que de nombreux bâtiments habitables sont vides. A l’instar de celui d’Axa, vacant depuis quatre ans, et qui va le rester puisque ses 2500 m² à 20 000 euros le m² servent de garanties financières à cette companie d’assurances qui va ainsi être bien notée par les agences de notation, pouvant dès lors facilement emprunter sur les marchés financiers », s’insurge Maxim.
« Cet immeuble sera réutilisé dès que le conflit juridique aura été tranché », promet de son côté le porte-parole d’Axa.

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